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Des vestiges des jours que les vents disséminent
en ce jardin rentré où erre ma raison
j'extrais je consigne j'archive et parchemine
mille éclats fossiles d'astres sans horizons.
Comme le sel d'argent révèle en chambre noire
les détails ignorés que l'ombre n'a vaincus
je fixe en mes pages ce que je n'ai pu voir :
force fulgurances qui publient le vécu.
Débordant de son lit roulant mille galets
j'entends je vois rugir l'Orb fou de sa colère
quand l'orage a voulu de l'été se défaire...
souvenir d'un autre dont l'art s'en est allé
puisant aux mystères dont j'écris la brillance.
Qui serais-je sans eux moi qui rêve en conscience ?
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Tu es un rêve enfui dont je recueille avide
la lumière ténue et les faibles indices.
Me voici explorant les lieux les pièces vides
où de rares vestiges émergent de l'abysse.
De toi ne luisent plus que les hauts souvenirs
qui t'unissent à ceux que préserve la vie.
Mais que sont les secrets que tu n'as voulu dire
les minutes cachées que la mort t'a ravies ?
Ta mémoire est d'ombre comme elle s'est enfuie,
je cours toujours après, hanté par le mystère
du noir de tes pages que les pluies délavèrent.
Mais à te rechercher je me perds dans la nuit
de mon propre passé où viennent s'associer
les images perdues de nos âmes liées.
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