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Par Barraban le 16 Avril 2016 à 02:55
bombant le torse il en appelle à la Nation
bannissant la source d'où s'épanchent les rêves
lui le vil fossoyeur qui excave sans trêve
la terre généreuse où luisaient les passions
au nom de ses maîtres il asseoit le projet
qui voit se hisser la bannière de la peur
tandis qu'à ses pieds les pleutres les zélateurs
depuis leurs chambres votent les lois du rejet
there is no alternative : le bel adage
de l'oligarchie dont il sert la cause inique
sacrifiant la jeunesse aux ambitions cyniques
redoutant par dessus tout l'idée du partage
il attise les craintes il endort les consciences
cette Nuit pourtant le peuple entre en résistance
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Par Barraban le 17 Septembre 2015 à 10:36
C’est un mince filet d’eau, un éternel murmure dans le chaos du monde. Ici pourtant rien ne semble avoir changé : silhouette contrariée du pin sylvestre, nuances mordorées du lichen sur le gris-bleu des roches, pelouse rase, épilobes et digitales, bruyères ou genêts : même silence, mêmes senteurs profondes.
Et comme un défi, de la gueule du loup s’écoule, tenace, le fluide brillant : « Courez, marchands de vent, ravagez à vos profits, humiliez, écrasez, dispersez votre petite humanité, épandez votre bêtise sur mes contrées sauvages et mon âme éreintée. Mais contre ma gueule ouverte d’où jaillissent les songes vous ne pourrez rien : mes légendes vous survivront, elles s’épancheront dans le creux de vos tombes, et vos cendres légères s'insinueront jusque dans les failles et les crevasses obscures où je me morfonds, où je vous attends ».
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Par Barraban le 4 Juillet 2015 à 22:00
A toi qui parcourus l’océan de tes pensées, courageuse et obstinée, qui cherchas en ces eaux
troubles les causes du mal qui te ronge.
Mais tu ne fus pas seule dans ce long voyage, le fils d’Erèbe était à tes côtés.
Loin de toi je m’oubliai et je renonçai, porté par mes faiblesses, je t’attendais : au lâche espoir
de te savoir accompagnée, je m’enfermais dans un déni délétère.
Tu fus Ulysse, je fus une Pénélope sans volonté.
Au cours de ton long périple, ton Odyssée, tu rencontras bien des Circé.
Mais dans les tréfonds de ton âme tu crus savoir ce que tu désirais : l’autre que je fus, l’autre
que je deviendrai.
Ainsi, tu sus te défaire du charme qui nous menaçait : rejoindre Ithaque avant qu’elle ne sombre à
jamais, et je te sais gré de l’immense confiance que tu m’as accordée.
Je loue en toi le courage, la volonté, l’amour surtout, qui te montra le chemin du retour.
Te voici maintenant à l’issue d’un long périple qui t’a révélée, car en dépit de tous les doutes qui
t’ont animée, la fille que tu fus à Charon décida de le quitter : c’est aujourd’hui la femme libre
qui renaît à elle-même, celle qu’un lointain jour d’automne je ravis à sa longue mélancolie,
celle qui m’espérait.
Mais de ce voyage nous revenons à nous blessés, toi la navigatrice éprouvée, moi l’homme égaré :
Dieu que j’ai pu honnir ma cécité !
A mon retour à la vie, à la force virile, c’est à la colère de l’homme que je m’adonne : colère
contre moi-même, colère contre ce mauvais passeur qui contribua à nous égarer, colère contre toi,
aussi, qui ne sus pas assez tôt t’alerter des sombres dangers qui nous guettaient (mais qu’y
pouvais-tu, me dis-je aussi, pendant que tu affrontais les flots déchaînés ?).
Mais la colère n’est pas l’opprobre, car une fois dépassée, elle nourrit l’espoir d’une réciprocité
à transcender : de notre île retrouvée, nous partirons à la conquête confiante des contrées
délaissées.
Aujourd’hui c’est l’homme sûr qui t’offre son épaule ferme, son âme renforcée !
Tu es la divine, la magicienne qui sut m’éveiller.
Tu es rendue plus belle encore par l’aventure que tu sus affronter.
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