• De l'analyse (2)

    Tu déconstruis l’amour comme tu le hais, ce petit parfum insaisissable de la vie qui échappe à ton

    analyse froide.

    De tes mots puissants tu dissèques les âmes blessées qui s’en remettent à toi confiantes comme

    autrefois les fidèles à monsieur le curé : dans la pénombre de ton confessionnal,

    altier, impénétrable, tu insuffles la bonne parole que tes prophètes ont édictée.

    Ô Freud, Ô Jung, Ô Lacan !

    A Dieu la dîme et le denier, à eux tes séances tarifées : tu fais commerce de ton système éprouvé,

    apposant ton emprise sur la douce musique des jours.

    Tu substitues à l’indicible mystère les croyances obscures, dont l’esprit s’éprend pétri

    de nouvelles espérances dont tu jouis d’avoir scellées.

    Tu enfermes dans le cercle vain de l’errance et du cynisme,

    tu éloignes du réel que contrefait le miroir de Narcisse.

    Tu dénudes, tu t’empares, tu te joues, tu défais ce que la Poésie a si patiemment édifié.

    Insinuant le doute et le silence au milieu des cœurs désolés, tu épands ta brume viciée sur le bleu

    intense de la mer.

    Ainsi va la vie, mutilée, empesée des superstitions dont tu persuades au nom d’une fausse science

    les enfants égarés.

    Ah, religions je vous hais d’autant plus quand vous avancez masquées !

    Hier, vous condamniez au bûcher, aujourd’hui vous désespérez !


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  • De l'analyse (1)

     

    Assumons notre propre folie, folie de vivre, folie d'aimer, fuyons l'emprise délétère d'une religion inavouée, crachons sur ses versets !

    Ne la laissons pas nier la possibilité du réel, la spontanéité des jours, le chant de l'amour.

    Laissons à ses zélateurs sa haine cachée, ses frustrations théorisées, reprenons-lui le champ de

    l'intime, retrouvons notre liberté d'aimer.

    Arrachons-lui les mythes dont elle s'est accaparée, acceptons nos complexes !

    Mettons à bas le fascisme intérieur qui condamne à l'auto-surveillance, au contrôle permanent.

    Idéal hygiéniste de la pensée et du désir !

    Ne nous dénonçons plus à nous-mêmes !

    Sortons du labyrinthe du doute, revendiquons l'insouciance et ce qui la porte, faisons du deuil

    notre joie : abandonnons-nous à nous-mêmes, vivons, baisons, soyons jaloux, soyons tendres,

    disputons-nous, autant que nous aimons !

    Et, au lieu de nous emmurer dans la quête solitaire et vaine de l'Être parfait, reprenons le chemin

    de nos amours indociles, acceptons l'autre comme il accepte nos faiblesses.

    Délaissons cette quête stérile du Moi et embrassons celle du Nous, reprenons nos idéaux,

    instillons-les dans le réel, dans cette confiance sereine qui admet l'erreur et le fragile.

    Le quotidien n'est jamais laid, il ne tient qu'à nous de l'habiter et de l'inventer : c'est en lui

    que l'espoir se construit.

    Reprenons la route du rêve altruiste, de ce rêve partagé, peu importe où cela nous mène, pourvu que

    le voyage soit beau.


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  • Âmes mortes ne retenez plus vos larmes

    depuis l'abîme insondable de l'oubli.

    Notre liberté, prix de vos sacrifices,

    fut bradée pour de bien vils et marchands allants.

    Fi !, l'honneur et la gloire qui drapèrent vos funestes destinées !

     


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