• Fagus sylvatica

        Austère, il frémit pourtant de sa vie intérieure où s'écoule la sève comme entre les lignes d'un livre.

        Il abandonne au corbeau le privilège de sa ramure qui grandit et s'étend, quand ses racines plongent

        dans les entrailles du temps.

        Son ombre étale est le théâtre de siestes légères, d'amours secrètes,  d'embuscades et de jeux d'enfants,

        parfois c'est la mort qui vient se pendre à ses branches : il est le gardien inerte de souvenirs

        qu'il délaisse à la mémoire fragile des hommes.

        Jamais il ne pense, jamais il n'espère, tout juste il attend.

        Et quand la caresse du vent se fait morsure dans l'or et le sang, c'est un cri qu'elle lui arrache,

        une complainte, un hurlement : il est le fau et pour d'autres le fou, il est le hêtre au tronc d'argent.

     

     

     

     


  • Commentaires

    1
    Etoile
    Mardi 1er Décembre 2015 à 09:02
    Droit
    Dans le fracas
    Du temps
    Il fige
    Les instants
    La tête
    Haute
    Dans le ciel
    Il rampe
    Les tourments
    Déchirés
    Il envole
    Au vent
    Les serments
    Crachés
    Love les songes
    Des amants
    Secrets
    Dans sa majesté
    Il brandit
    Le pouvoir
    De regarder
    La Liberté
    S'accrocher
    A son (h)être

    Magnifique texte
    Douce journée
      • Mercredi 2 Décembre 2015 à 14:24

        Superbe et grâcieux commentaire, comme toujours !

        Merci à toi.

    2
    Mardi 1er Décembre 2015 à 09:33

    Il est magnifique cet arbre !

    JP

      • Mercredi 2 Décembre 2015 à 14:25

        Merci pour lui, je transmettrai ! smile

    3
    Mardi 1er Décembre 2015 à 15:25

    pff... superbe ! (Arbres et ton texte), merci

      • Mercredi 2 Décembre 2015 à 14:26

        Merci Eric,

        bien à toi !

    4
    Mardi 1er Décembre 2015 à 16:17

    Merci d être passé me voir... cela me permet de découvrir ce très joli blog... je vais visiter à +

      • Mercredi 2 Décembre 2015 à 14:29

        Merci à toi, bonne et heureuse après-midi.

    5
    Lundi 4 Janvier 2016 à 21:03

    L'ensemble est magnifique.

     J'ai vu tomber deux très hauts épicéas sous l'action des tronçonneuses. Un arbre, quand on le tue, ça ne crie pas, ça ne dit rien. Ces êtres, immenses par rapport à nous, parfois multicentenaires, si importants pour l'équilibre de la vie, sont sans défense face à l'homme. Cette vérité m'est apparue dans toute son étrangeté quand j'ai vu tomber ces deux épicéas.

      • Jeudi 7 Janvier 2016 à 10:46

        Bleu Ebouriffé, merci pour votre commentaire ; il est toujours émouvant

        de voir un vieil arbre tomber.

        Au demeurant, il est beaucoup question de forêts, réchauffement climatique oblige, mais beaucoup plus rarement de l'élément qui le compose, l'arbre, si bien que de moins en moins de personnes sont capables de reconnaître quelques essences communes de nos forêts.

        L'école -à qui l'on demande beaucoup trop- est encore une fois en train de passer à côté de l'essentiel : ne serait-il pas plus profitable que nos chers élèves commencent tous par connaître leur environnement naturel proche plutôt que de le découvrir seulement sur des tablettes ? Comment pourraient-ils aimer la nature autrement qu'en la pratiquant ?).

        Je m'égare,

        Bien à vous,

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    6
    Jeudi 7 Janvier 2016 à 16:04

    Françoise Dolto parlait des enfants qui, vivant à la campagne, faisaient quelques kilomètres à pied sur les chemins entre haies, prairies et forêts. Elle expliquait comment ces enfants étaient en bien meilleure condition de réflexion et de travail scolaire que ceux qui, aujourd'hui, font quelques mètres à pied, de la voiture de leurs parents à la grille de l'école.

    On ne sait plus en général comment la nature vit dans un équilibre interdépendant où chaque espèce a sa fonction, sa place et son utilité.

    Alors, on rase, on engraisse chimiquement, on bétonne sans aucune idée des conséquences.

    Et on fait une COP de temps en temps, parce qu'on a quand même un peu peur de ce qui est en cours, les scientifiques et naturalistes tirant la sonnette d'alarme aussi fort qu'il le peuvent.

    On met quelques écologistes  en assignation à résidence. On refuse des visas à tour de bras pour les citoyens du monde qui voudraient venir manifester, en particulier, les peuples premier dont l'espace de vie est en train de disparaitre et qui ont un peu trop à dire sur la question.

    Et on se donne bonne conscience. On se raconte qu'arriver à réunir tant de pays pour poser sur la table quelques grands principes et axes, c'est formidable. Axes que l'on s'empressera de réduire à leur fantôme, chaque état rentré chez lui. Et l'on justifiera les assignations à résidence parce que les écologistes deviendraient un peu comme les complices des terroristes en soustrayant les forces de l'ordre à leur mission prioritaire.

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