• Hôtel

      L’hôtel c’est la vie en plans-séquences, où le cours des choses s’appréhende autrement. Une mise en perspective, un éclairage différent, où s’ébrèche le voile opaque de l’ordinaire. Porter le temps d’un court séjour un regard extérieur sur sa propre vie, y projeter un imaginaire qu’alimentent de leurs signaux inconnus tous ces détails, ces instants furtifs, ces hôtes d’un jour et que l’on ne reverra plus. Devenir cet étranger à soi-même, ce personnage qui se révèle un jour à la faveur d’un rêve.

      La vie comme dans un film...


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  • La divine

     

    A toi qui parcourus l’océan de tes pensées, courageuse et obstinée, qui cherchas en ces eaux

    troubles les causes du mal qui te ronge.

    Mais tu ne fus pas seule dans ce long voyage, le fils d’Erèbe était à tes côtés.

    Loin de toi je m’oubliai et je renonçai, porté par mes faiblesses, je t’attendais : au lâche espoir

    de te savoir accompagnée, je m’enfermais dans un déni délétère.

    Tu fus Ulysse, je fus une Pénélope sans volonté.

    Au cours de ton long périple, ton Odyssée, tu rencontras bien des Circé.

    Mais dans les tréfonds de ton âme tu crus savoir ce que tu désirais : l’autre que je fus, l’autre

    que je deviendrai.

    Ainsi, tu sus te défaire du charme qui nous menaçait : rejoindre Ithaque avant qu’elle ne sombre à

    jamais, et je te sais gré de l’immense confiance que tu m’as accordée.

    Je loue en toi le courage, la volonté, l’amour surtout, qui te montra le chemin du retour.

    Te voici maintenant à l’issue d’un long périple qui t’a révélée, car en dépit de tous les doutes qui

    t’ont animée, la fille que tu fus à Charon décida de le quitter : c’est aujourd’hui la femme libre

    qui renaît à elle-même, celle qu’un lointain jour d’automne je ravis à sa longue mélancolie,

    celle qui m’espérait.

    Mais de ce voyage nous revenons à nous blessés, toi la navigatrice éprouvée, moi l’homme égaré :

    Dieu que j’ai pu honnir ma cécité !

    A mon retour à la vie, à la force virile, c’est à la colère de l’homme que je m’adonne : colère

    contre moi-même, colère contre ce mauvais passeur qui contribua à nous égarer, colère contre toi,

    aussi, qui ne sus pas assez tôt t’alerter des sombres dangers qui nous guettaient (mais qu’y

    pouvais-tu, me dis-je aussi, pendant que tu affrontais les flots déchaînés ?).

    Mais la colère n’est pas l’opprobre, car une fois dépassée, elle nourrit l’espoir d’une réciprocité

    à transcender : de notre île retrouvée, nous partirons à la conquête confiante des contrées

    délaissées.

    Aujourd’hui c’est l’homme sûr qui t’offre son épaule ferme, son âme renforcée !

    Tu es la divine, la magicienne qui sut m’éveiller.

    Tu es rendue plus belle encore par l’aventure que tu sus affronter.


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  • Vacances

     

    Souvenirs égarés de voyages qui s'achèvent un jour,

    au bout de la route, aux confins : dans l’auto, espoirs tournés vers l’ailleurs, rires joyeux,

    fraîcheur des ombres, caresses du vent aux visages offerts, reflets changeants sur les paupières

    closes, et par les fenêtres ouvertes, le défilement régulier des poteaux ou des arbres,

    que l’on joue à compter et qui jalonnent l’envol.


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