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1809
1809 : une date, une saison, une bataille ou un siège, un traité caduc, une évasion, des émeutes, une rébellion, un fleuve que l’on traverse, une position reprise à l’ennemi, des trahisons, le sang qui abreuve les sillons, une frégate sur l’océan, un pavillon blanc, et le bleu du ciel qui s’estompe dans le sfumato des canons. Un empire, une déroute, une rencontre secrète, un espion, des diplomates et des émissaires, le rouge des uniformes, l’éclat des sabres et des baïonnettes, l’odeur du cuir, la sueur et la peur dans le poudroiement d’un chemin au soleil mourant. Des réformes et des lois, des décrets et des taxes, des députés devisant dans la pénombre d’un salon, un tribunal enfumé, trois condamnations : le bagne, l’exil et la pendaison. Des hommes d’affaire, des négociants, des explorateurs et des trafiquants, des voyages au long cours, une épave oubliée sur le corail de Vanikoro, la chaleur glauque d’un quai à midi, et les cales humides où le bois d’ébène soupire…
Par la fenêtre étroite de l’Histoire qui exhale sa fureur, je ne t’entends pas, toi l’enfant ou le rêveur qui grattes un mur de tes mains adroites.
Tags : pierre, murs, Histoire, enfance
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Commentaires
Je sors enfin de ma torpeur pour te répondre... Navré que la lecture de ce texte t'ait épuisé, mais depuis le temps, tu as dû t'en remettre !
Bien à toi,
Barraban
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ouuff, la lecture du premier paragraphe m'a essoufflé...
et le second m'a laissé pantois, rêveur, avec une impression d'avoir raté quelque chose...
Surprenant.
Un salut Barraban (qui parle avec les pierres)