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Par Barraban le 1 Décembre 2015 à 08:44
Austère, il frémit pourtant de sa vie intérieure où s'écoule la sève comme entre les lignes d'un livre.
Il abandonne au corbeau le privilège de sa ramure qui grandit et s'étend, quand ses racines plongent
dans les entrailles du temps.
Son ombre étale est le théâtre de siestes légères, d'amours secrètes, d'embuscades et de jeux d'enfants,
parfois c'est la mort qui vient se pendre à ses branches : il est le gardien inerte de souvenirs
qu'il délaisse à la mémoire fragile des hommes.
Jamais il ne pense, jamais il n'espère, tout juste il attend.
Et quand la caresse du vent se fait morsure dans l'or et le sang, c'est un cri qu'elle lui arrache,
une complainte, un hurlement : il est le fau et pour d'autres le fou, il est le hêtre au tronc d'argent.
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Par Barraban le 1 Février 2015 à 18:55
Les nuées défilent au gré des volontés incertaines du ciel.
Impuissantes à défier les hommes,
elles se contentent de quelque ondée soudaine
qui n'aura pour effet que de n'en noyer quelques-uns.
Au dessous, sur ce miroir double qu'est la surface de la terre,
(miroir des cieux changeants, miroir de l'onde souterraine),
patientent dans leur apparence calme
les bataillons de pins, de bouleaux ou de hêtres.
Car le jour viendra où déchaînant leur fureur
ils avanceront dans leur multitude,
se défaisant de l'arrogance et des orgueils sans mesure,
insinuant leurs racines jusque dans le creux des orbites
exténuant les fiers allants dans le craquement sinistre des os,
mettant à bas les pieux édifices et les tours d'argent...
Il en sera ainsi, de la vanité comme de l'Humanité,
réduites à jamais sous le pas triomphant de la forêt qui marche.
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